Vie et mort des associations

Des études récentes éclairent pour la première fois les conditions de longévité d'une association en même temps que l'extrême diversité du monde associatif.

Bon an mal an, quelque 60 000 créations d'association sont déclarées dans les préfectures (contre 20 000 au milieu des années 70). Cet engouement des Français pour la vie associative est régulièrement commenté comme l'expression d'un engagement citoyen. Pourtant, ce chiffre recouvre une extrême diversité de profils, dans lesquels le statut d'association ne rime pas toujours avec bénévolat ni même avec démocratie locale. Selon l'une des premières tentatives de typologie proposée dans les années 80, des associations dotées d'appétits économiques et financiers importants peuvent se montrer « carnassières » ; d'autres, davantage dépendantes de financements publics, plutôt « ruminantes ».

Pour poursuivre leurs buts associatifs, certaines adoptent le mode de gestion d'une entreprise. D'autres finissent par connaître une réelle émancipation de leur activité économique par rapport à leurs projets politiques, éducatifs ou sociaux. C'est ce que soulignent Danièle Demoustier et Marie-Laure Ramisse en développant une approche socio-économique du monde associatif*.