Tour à tour ingénieur dans une société de chemin de fer italienne puis directeur d’une usine de construction métallique, Vilfredo Pareto quitte sa vie d’industriel en 1889 pour se consacrer pleinement à une carrière intellectuelle. L’étude des penseurs économiques est pour lui une révélation. Il indique, au sujet de ses lectures de Francis Edgeworth (1845-1926) et de Léon Walras (1834-1910) : « Je pus y trouver l’or, c’est-à-dire le concept d’équilibre économique. » Grâce à l’appui de l’économiste italien Maffeo Pantaleoni (1857-1924), il succède à Léon Walras en 1893 à l’université de Lausanne. C’est là qu’il forge ses armes théoriques, dont le fameux concept d’optimum associé à son nom.
L’allocation des ressources
L’optimum de Pareto correspond à une situation où on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celui d’un autre. Retirer un euro à un milliardaire pour le donner à un inconnu remet en cause ce critère car, même si le bien-être du second a progressé, celui du premier s’est dégradé. Les économistes néoclassiques cherchent à prouver que dans une situation de libre concurrence, l’équilibre général correspond à une parfaite allocation des ressources, c’est-à-dire que les richesses vont être parfaitement réparties entre tous. Et Vilfredo Pareto de tenter de démontrer que cet état d’équilibre atteint dans une économie de marché est le meilleur possible pour tous les membres de la société.