Vivre avec un surdoué, une relation à haut potentiel d'incompréhension

Aussi exigeant avec lui-même qu’avec les autres, le surdoué vit à vitesse grand V, au moins dans son esprit. Un challenge quotidien pour son conjoint qui a plutôt intérêt à apprécier les montagnes russes !

Myriam Roure, coach et thérapeute spécialisée dans la prise en charge des personnes à haut potentiel, est elle-même un drôle de zèbre. Non sans nous rappeler avec ironie que HP, comme Haut Potentiel, signifie aussi Hôpital psychiatrique, c’est avec auto-dérision qu’elle nous parle de la vie amoureuse des surdoués, dont elle fait partie. « Je me compare à la Princesse au petit pois. Les surdoués n’ont pas des oreilles mais des radars, pas des yeux mais des scanners. Il y en a même qui ont l’oreille absolue, d’autres qui voient les chiffres en couleur. Et je ne vous parle même pas des odeurs ! Tous nos sens sont exacerbés. Quant au cerveau, il ne s’arrête jamais de tourner à grande vitesse. Dans une relation de couple, comme dans bien d’autres domaines, ce n’est simple à gérer ni pour le surdoué, ni pour son entourage », s’amuse-t-elle. Quand on lui demande s’il existe un partenaire idéal pour un surdoué, elle nous répond « absolument aucun », puis nous relate sa propre expérience. Avec son ex-compagnon, qu’elle qualifie de « normo-pensant » parce qu’il faut bien mettre un mot sur cette étrange normalité, la barque était tranquille : il l’apaisait, mais elle s’ennuyait. Avec son compagnon actuel, surdoué comme elle, l’entente est parfaite sur tous les plans. Ça fuse intellectuellement et physiquement mais le couple vit des hauts et des bas émotionnels terribles. Car le surdoué, si battant, si avide de vie, peut avoir des grands coups de blues, être littéralement au fond du trou, même s’il remonte aussi vite qu’il est descendu. Pas facile à suivre pour un conjoint d’une autre espèce, mais pas simple non plus avec un conjoint surdoué pour peu que les deux zèbres dépriment en même temps !