« Nos ancêtres ont bon dos ! » estime Nicolas Gaillard, pour qui « la psychogénéalogie est une approche pseudoscientifique, vide, prétentieuse et risquée ». Dans une enquête méthodique, ce travailleur social et chercheur en science politique réfute point par point les postulats transgénérationnels et met en garde contre un risque de dérive sectaire. Et pourtant, ces dernières années, des livres comme Aïe, mes aïeux d’Anne Ancelin Schützenberger (2015) ont séduit nombre de lecteurs. Beaucoup de professionnels du champ thérapeutique et du développement personnel prennent en compte l’existence de coïncidences entre des évènements ayant impliqué nos ancêtres et des symptômes qui nous affectent au présent. Le fil conducteur est l’inconscient au sens que lui donne la psychanalyse. Ainsi, des secrets de famille, des décès dramatiques, des violences, des disparitions inexpliquées, des trahisons ou des maladies ayant affecté nos ancêtres expliqueraient nos blocages actuels, un mal-être insurmontable ou une maladie grave… La simple prise de conscience de ce lien aux démons du passé nous permettrait alors de nous libérer de ce fardeau et de retrouver un équilibre psychique.