« Pourquoi ne sommes-nous pas davantage en colère ? », se demande Clara Greed, professeure d’urbanisme à l’université de Bristol, dans un récent ouvrage collectif. L’objet de son courroux, et du livre : les toilettes publiques, et en particulier les inégalités que subissent les femmes en la matière. Car c’est un fait : alors que les hommes peuvent généralement se soulager rapidement, les femmes doivent souvent faire la queue pour accéder aux « lieux d’aisance » qui, en l’occurrence, mettent leurs sphincters à rude épreuve… Aucune fatalité à cela, soulignent en chœur les différents contributeurs : simplement, en matière de toilettes, l’égalité formelle (le même espace pour chaque sexe) engendre des inégalités réelles. L’usage féminin des toilettes est en effet plus long et complexe : il faut se déshabiller, éventuellement baisser le collant, changer un tampon ou une serviette hygiénique… Le tout en étant souvent accompagnée de sa progéniture !