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Objectifs de rendement, accélération des rythmes, disponibilité permanente… Notre société actuelle pourrait encourager le surtravail en demandant toujours plus aux individus. Avec les nouveaux moyens de communication, les frontières entre vie professionnelle et personnelle deviennent de plus en plus poreuses. Certaines personnes ont tendance à développer un rythme de travail effréné où plus rien d’autre n’a d’importance. Quand ils ne sont pas en train de travailler, ils y pensent en permanence. Cette frénésie ne correspond pas forcément à une demande de l’entreprise. Pour certains, ce sont tout d’abord des besoins personnels qui les poussent à se surpasser en permanence. Manque d’estime de soi, détresse psychologique ou problématiques anxieuses font du travail une valeur refuge, au même titre que le produit pour la personne addicte.
C’est ce qu’on appelle le « workaholisme », un néologisme associant le travail (work) à l’alcoolisme, popularisé par le psychologue et théologien américain Wayne Oates dans Confessions of a Workaholic (1971). L'auteur estime que le travail peut, comme l’alcool, permettre d’oublier pour un temps ses soucis et devenir un besoin irrépressible, finissant par avoir des conséquences négatives sur la famille, les relations sociales, la santé physique et psychologique de la personne. C’est lorsque la passion et l’investissement pour son travail finissent par être contre-productifs et nuisibles qu’on peut parler d’addiction, au même titre que pour le sport pratiqué à l’excès par exemple – ce qu’on appelle la « bigorexie ».