« L’ensemble de l’œuvre de Bruno Latour fait penser à un cabinet de curiosités du début des temps modernes », écrit Gérard de Vries, professeur à l’université d’Amsterdam.
Une ethnographie du Conseil d’État, un roman d’initiation sur un système innovant de transports publics (un métro automatique au sort tragique), un essai d’ethnopsychiatrie ou un guide atypique de la ville de Paris où l’auteur s’attache aux infrastructures, objets techniques et mobiliers urbains ordinaires de la ville… La perplexité qu’inspire cette bigarrure rend le philosophe inclassable. Les bibliothèques, d’ailleurs, sont souvent hésitantes : faut-il ranger ses ouvrages au rayon sciences sociales ou en philosophie des sciences ? L’introduction au travail du philosophe, proposée par G. de Vries, relevait donc d’un double défi : établir une cohérence dans un assemblage protéiforme de sujets, sur un auteur encore vivant.