Que le burkini fâche, du moins en France, nul ne peut plus en douter. Oui, mais pourquoi ? Est-ce la tenue qui scandalise ? Le nom du burkini (ou burqini) a été déposé en 2006 par une styliste australienne soucieuse de pudeur islamique. Ce n’est rien d’autre qu’un jilbab de bain, soit une robe longue pourvue d’une capuche. Mais en le baptisant ainsi, elle anticipait le destin mouvementé de l’accessoire de bain féminin. En effet, dans la famille « kini », le scandale et les interdits en retour ont presque toujours été la règle.
En 1949, le couturier Louis Réard inaugure la série avec le bikini, qui découvre largement le nombril, qu’il fait porter à une danseuse nue à la piscine Molitor de Paris. Aucun mannequin n’a en effet osé s’exhiber dans cette tenue. Les autorités grondent et les interdits municipaux tombent sur les plages de l’Atlantique, de même qu’en Belgique, en Italie, en Espagne, en Allemagne, jusqu’au seuil des années 1960. Là, nouvelle bombe : le styliste Rudi Gernreich lance le monokini : une culotte avec bretelles qui découvre les seins.