Catherine de Médicis, Machiavel au féminin ?

Manipulatrice, violente, empoisonneuse… La légende noire de la reine Catherine de Médicis est aujourd’hui remise en question.

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Catherine de Médicis, née le 13 avril 1519, est la fille de Madeleine de la Tour d’Auvergne, princesse de sang royal, morte quinze jours après l’accouchement. Son père, Laurent de Médicis, duc d’Urbino, décède peu après. Le pape Clément VII, dans le cadre de négociations qui sont une victoire de la diplomatie française face à Charles Quint, décide de son mariage avec le deuxième fils de François Ier, Henri d’Orléans. C’est à Marseille que l’union est célébrée (octobre 1533).

À la cour, Catherine se distingue par sa culture humaniste. Mais dès 1536-1537, le duc d’Orléans, devenu l’héritier de la couronne, la délaisse pour Diane de Poitiers. Il faut attendre le 19 janvier 1544 pour que Catherine donne naissance à un fils ; suivront dix autres naissances. La mort de François Ier en mars 1547 la fait reine de France, et autorise une forme d’apprentissage de la politique. Si elle doit accepter de cohabitater avec la maîtresse de son mari, elle joue un rôle de premier plan : c’est par trois fois, en 1552-1553, qu’Henri II lui confère la régence alors qu’il mène la guerre au loin. En août 1557, quand la défaite de Saint-Quentin laisse la frontière nord du royaume sans protection, elle maintient l’ordre dans la capitale et en Île-de-France.

Après la mort du roi (10 juillet 1559), dans l’intervalle de temps qui voit les réformés se constituer en force militante en réaction aux persécutions, Catherine de Médicis passe au premier plan politique. Ses détracteurs sont déjà au travail : elle aurait pratiqué une « politique de bascule », s’appuyant tantôt sur les uns, tantôt sur les autres, pour demeurer seule en situation de force. Alors qu’elle est inspirée par une pensée évangélique la faisant regarder la dissidence religieuse avec un irénisme relatif, sa pratique du pouvoir renverrait plutôt à Machiavel. La défense de l’autorité monarchique compte pour elle avant tout.