Son bureau, à l’Institut universitaire européen de la mer, surplombe les rivages de la mer d’Iroise. Catherine Meur-Férec, géographe spécialiste du littoral en poste à Brest, ne s’éloigne jamais bien loin de son objet d’étude. « Nous sommes beaucoup sur le terrain, en contact avec les élus, les techniciens et les services de l’État. Quand on va dans une commune, on les informe toujours en amont, car ce sont des sujets assez chauds ! », raconte-t-elle. Ces territoires, devenus au fil du 20e siècle des espaces extrêmement convoités, sont également bien fragiles : l’érosion du trait de côte provoque l’effondrement de falaises et le recul des dunes, et les risques de submersion menacent les habitations. En 2010, la tempête Xynthia frappe le littoral atlantique et provoque la mort de 47 personnes, dont 29 dans la commune vendéenne de La Faute-sur-Mer. « Xynthia marque un véritable tournant. En France métropolitaine, il n’y avait jamais eu de morts en lien avec les risques côtiers. C’est alors devenu un véritable sujet de préoccupation », explique la chercheuse.
Catherine Meur-Férec Une géographe des marées
Depuis la tempête Xynthia, les habitants du littoral ont pris conscience de la fragilité de leurs territoires. La géographe Catherine Meur-Férec arpente ces espaces, convoités mais vulnérables, afin de mieux comprendre les dynamiques physiques et sociétales en cours.