C’est un phénomène de société auquel tout adulte s’est trouvé confronté un jour, dans la rue, dans un square, dans un supermarché, chez des amis… : 80 % des enfants de 2 à 3 ans font régulièrement des « crises », parfois spectaculaires : ils hurlent, lancent bras et jambes dans tous les sens, parfois se cognent la tête contre le sol, se roulent par terre.
Comment expliquer de tels comportements ? D’aucuns pointent un défaut d’autorité parentale, dans une société qui serait de plus en plus laxiste. Pourtant, les Français, tant enseignants que parents, sont les plus autoritaires d’Europe. Pour mieux comprendre, il importe d’abord d’identifier ce qui se passe dans la tête du bambin. Contrairement à ce qu’imaginent beaucoup d’adultes, ce n’est pas vraiment la colère qui anime l’enfant en crise. À 2 ans, le cerveau est encore très immature. Les zones permettant d’inhiber une action, de tempérer une émotion, de réguler le stress, sans parler de « relativiser », ne sont pas encore opérationnelles. L’enfant ne maîtrise pas ses gestes ; ses circuits cérébraux sont saturés ; il peut facilement « déborder ». À 4 ans, il a déjà un peu plus de maîtrise.
Éliminer les sources de stress
En réalité, les jeunes enfants ne « font » pas des crises, au sens où elles seraient intentionnelles. Ce que les neurosciences nous apprennent, c’est qu’ils « ont » des crises, ils les subissent.
Comment prévenir les crises ? Plutôt que de se restreindre à réprimander et poser des limites, les adultes peuvent aider et accompagner les enfants autrement. Quelques crises sont inévitables, parce que l’enfant rencontre toutes sortes de frustrations dans son quotidien : sa tour de cubes qui tombe, un bonbon refusé, un corps encore gourd qui ne lui permet pas d’imiter son frère… D’autres sont liées à des situations de stress que nous pouvons réguler :