Au terme d’une enquête directe sur la ville de Marseille, l’auteur entend remettre les pendules à l’heure. Non, explique-t-il, le clientélisme (redistribution des ressources en vue de s’attirer la sympathie électorale) ne profite pas prioritairement aux classes populaires, contrairement à ce qu’affirme une grande partie de la littérature de sociologie urbaine à ce sujet.
À Marseille, en tout cas, ce sont avant tout des individus et des familles issues des classes moyennes et petites/moyennes qui profitent au premier chef du clientélisme. Le terrain choisi, on s’en doute, n’était pas aisé à travailler. Mais Cesare Mattina a su composer avec la difficulté. L’ouvrage est solidement étayé grâce à de nombreux entretiens avec des élus, des archives (cabinet de la mairie, documents municipaux) et des observations de pratiques politiques. Le livre s’ouvre sur une mise en perspective historique de la période Defferre, qui fut maire de Marseille durant trente-trois ans.