On croyait savoir de l’armure médiévale qu’elle était tellement lourde qu’il fallait au chevalier l’aide d’une grue pour se hisser à cheval. L’idée a en fait été inventée de toutes pièces par le romancier Mark Twain à la fin du 19e siècle, dans un roman picaresque intitulé Un Yankee à la cour du roi Arthur. Daniel Jaquet, historien spécialiste de l’armement des 15e-16e siècles, entend corriger quelques idées reçues. Il s’est fait confectionner à l’identique un harnois, armure de 26 kg, et a vérifié ce qu’écrivent les auteurs de l’époque. Oui, une fois revêtu de toute cette ferraille – qui d’ailleurs est un chef-d’œuvre de technologie –, on peut encore sauter à dos de cheval sans même recourir aux étriers. Car porter une armure est une technique du corps. On peut marcher vite, tomber, se relever et courir sur le champ de bataille comme un soldat d'aujourd'hui. L'équipement dudit soldat pèse d’ailleurs sensiblement le même poids que celui revêtu par son alter ego d’il y a cinq ou six siècles.
Combattre au Moyen Âge
Combattre au Moyen Âge. Une histoire des arts martiaux en Occident, 14e-16e, Daniel Jaquet, Arkhê, 2017, 200 p., 19,90 €.