« De-ci de-là Cupidon / Crible la foule de ces flèches / Et c’est comme un aiguillon / Qui traverse tout mon être » : D. raconte ainsi le coup de foudre qu’il a pour J. au bal de Noisy-le-Sec en 1950. En 400 quatrains, il relate leur rencontre jusqu’à leur mariage et offre à sa compagne ce poème, accompagné d’autres vers érotiques. L’historienne Sandra Brée tombe sur ces archives après le décès de ses grands-parents et en fait une source de microhistoire. La démographe est séduite par la forme poétique, comme par le fond : le récit relate minute par minute la constitution d’un couple de gens « non exceptionnels » dans une banlieue des années 1950. De quoi éclairer l’histoire de l’intime à cette époque.