Culture et entreprise

Le succès de l'idée de « culture d'entreprise » est contemporain d'une réapparition progressive - en tout cas en France - de la thématique culturelle chez les sociologues des organisations. Toutefois, la prise en compte de la dimension culturelle s'est faite selon des approches différentes.

LES APPROCHES CULTURELLES DES ORGANISATIONS

La « contingence culturelle »

On désigne par là toutes les études consacrées aux contraintes culturelles externes qui influent sur la vie des organisations. Il peut s'agir de facteurs historiques, professionnels, régionaux, nationaux, ou encore liés aux systèmes éducatifs.

Exemples : l'enquête menée en 1980 par G. Hofstede dans les filiales d'une multinationale de 120 000 employés fait apparaître des « mentalités » différentes selon les pays en matière de prise de risque, de distance au pouvoir, d'attitudes face aux différences de sexes. A sa suite, on parlera de modèles nationaux comme le scandinave, l'américain ou le japonais.

Avec une profondeur historique plus grande, Philippe d'Iribarne, en 1989 (La Logique de l'honneur), souligne la prégnance

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dans l'entreprise française de traditions professionnelles : héritées de l'Ancien Régime, elles perpétuent une répartition

des tâches en nobles et moins nobles.

L'approche sociétale

Version un peu plus complexe des études sur la contingence, le modèle sociétal de Marc Maurice, J. Sellier, F. Sylvestre (Politique d'éducation et organisation industrielle en France et en Allemagne, 1982) attribue une place déterminante aux effets conjoints des structures d'éducation, des pratiques syndicales, des représentations du personnel et des structures politiques sur les rapports de travail dans l'entreprise. Il en résulte des différences qui ne caractérisent pas des « cultures nationales », mais bien des styles d'entreprises liés à la société environnante.Sociologie des groupes de travail et des professions