Démocratie : au-delà des urnes

Qui dit démocratie pense au gouvernement direct du peuple par le peuple. De fait, l'étymologie ne dit pas autre chose (en grec dêmos signifie le peuple, kratos, le pouvoir). Pourtant, au cours de l'histoire, rares sont les régimes qui se sont parfaitement pliés à cette exigence. Même la démocratie grecque traditionnellement citée en exemple ne s'en est approchée qu'en partie comme l'a montré le Danois Mögens H. Hansen dans son ouvrage sur La Démocratie athénienne à l'époque de Démosthène (Les Belles Lettres, 1993) : en moyenne, les assemblées organisées à Athènes ne réunissaient que 6 000 citoyens. Aujourd'hui, seule la Suisse s'en rapproche par la pratique régulière de référendums d'initiative populaire. De leur côté, les perspectives offertes par les nouvelles technologies de télécommunication comme Internet ont réactivé le rêve d'une démocratie directe. Mais en France comme ailleurs, y compris aux Etats-Unis, les expériences de cyberdémocratie se révèlent en général peu probantes.