Deux vagues de massification
1960-1975 : un collège unique pour tous.
En 1959, la loi instaure la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans. Elle est en fait initiée, dès les années 50, par la convergence de plusieurs facteurs : d'une part, le souci de démocratiser le système scolaire et de « rendre la connaissance accessible à tous » , comme le précise le célèbre plan Langevin-Wallon en 1947. D'autre part, le développement économique et technique de l'après-guerre, qui incite à élever le niveau des travailleurs.
La période est marquée par l'augmentation des effectifs des collèges et la suppression des différents réseaux de scolarisation. Les classes de lycée, de la sixième à la troisième, sont réunies avec celles des collèges d'enseignements généraux (CEG), puis progressivement les différentes filières sont supprimées pour aboutir au collège unique (1975 : réforme Haby) dans lequel tous les élèves, de la sixième à la troisième, sont supposés recevoir le même enseignement. La scolarisation est organisée en degrés : écoles primaires, collèges puis lycées à partir de la seconde.
Entre 1966 et 1975, on a, selon l'historien Antoine Prost, inauguré en moyenne un collège par jour ouvrable. Conséquemment, pendant cette même période, le nombre de bacheliers augmente aussi de façon soutenue, passant de 11% à 24% d'une génération.
1985-1995 : progression spectaculaire des bacheliers. Malgré une baisse de la natalité (depuis vingt ans), les effectifs scolaires n'ont cessé d'augmenter. 90 % des jeunes de 2 à 22 ans sont aujourd'hui scolarisés et les investissements scolaires ont été soutenus pendant toute cette période.
La loi programme de 1985 institue les baccalauréats professionnels, tandis que la loi d'orientation de 1989 fixe l'objectif - volontariste et quelque peu optimiste - de 80% d'une classe d'âge au baccalauréat pour l'an 2000. Aujourd'hui, avec la création des « bacs pro » et l'afflux des lycéens dans les séries générales, 62 % d'une classe d'âge obtient le baccalauréat. On note cependant une stagnation de ces chiffres depuis 1996. Selon le ministère de l'Education nationale, la baisse affecterait les séries générales et serait due à une restriction des orientations vers ces séries à l'issue de la troisième. Elle ne serait compensée que partiellement par l'augmentation de l'accès aux bacs professionnels et technologiques.