Dyspraxie, le geste empêché

La dyspraxie altère la coordination au quotidien, à la maison comme à l’école. Difficile à vivre pour les enfants et pour les parents, ce trouble encore mal circonscrit est parfois associé à un haut potentiel intellectuel.

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« Je m’applique, je m’applique, et je fais toujours moins bien que les autres. J’ai une maladie dans la tête. » Manon est dyspraxique. Sa mère, Caroline Huron, psychiatre et chercheuse à l’Inserm, présente son cas dans L’Enfant dyspraxique (2011). Comme la plupart des enfants atteints de ce trouble, Manon a du mal à coordonner ses mouvements, à se repérer dans l’espace. Les gestes du quotidien, comme l’habillage ou les repas sont très perturbés. À l’école, les difficultés s’empilent, entre écriture empêchée et géométrie incompréhensible.

Le terme « dyspraxie » apparaît en 1961 dans la littérature scientifique avant d’être utilisé plus systématiquement avec l’essor de la neuropsychologie dans les années 1980-1990 1. Il désigne alors des dysfonctionnements de la zone cérébrale commandant la motricité. La dernière édition du DSM, manuel diagnostique des troubles mentaux de référence, la définit comme « une réduction des performances dans les activités de tous les jours qui requièrent une coordination motrice ».

Dyspraxie, TDC, syndrome dysexécutif…

La dyspraxie est aussi appelée trouble de la coordination du développement, ou TDC, notamment aux États-Unis. Cette terminologie place la focale sur les problèmes de coordination motrice. Le jeune enfant atteint de TDC présente un retard dans les acquisitions comme la marche ou la position assise. Il aura tendance à ne pas maîtriser ses trajectoires, à se cogner et à percuter d’autres personnes. Ce défaut de coordination s’accompagne de troubles des apprentissages scolaires, en particulier de difficultés en motricité fine et donc en écriture (dysgraphie).