Rencontre avec Evelyne Bouteyre

Encourager la résilience ?

La résilience connaît une vogue spectaculaire alors qu’il est très difficile de la définir. Comment expliquer ce paradoxe ?

Si les définitions sont nombreuses, c’est que la résilience présente des expressions multiples et concerne des domaines aussi différents que la psychologie, la médecine, l’éducation, le social… De plus, sa définition dépend de la temporalité dans laquelle on choisit de l’étudier : les auteurs la considèrent tantôt comme un processus (on l’observe en train de se mettre en place ou de s’exercer), tantôt comme un résultat global (elle constitue alors le bilan positif d’une partie de vie, voire de toute une vie, en dépit des circonstances adverses). Ce qui fait cependant consensus à propos de la résilience, c’est le refus de ne considérer un sujet que sous l’angle de ses difficultés ou de ses pathologies ; c’est aussi l’idée qu’en comprenant davantage comment certaines personnes affrontent avec succès des situations difficiles voire douloureuses, cela ouvrira des pistes pour aider les personnes plus en difficulté.