Et si la santé mentale était dans l'assiette ?

Certains aliments pourraient s’avérer particulièrement bénéfiques pour nos fonctions mentales. Quand la nourriture ne suffit pas, faut-il se ruer sur les compléments alimentaires ?

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Ces dernières années, les recherches sur les aliments du bonheur, de la mémoire, du sommeil… déjà bien présentes dans la littérature scientifique, se sont multipliées. En effet, l’intérêt croissant pour l’axe cerveau intestin (voir encadré) a donné un terrain propice à l’idée que notre alimentation influe bien au-delà de notre système digestif. Une idée « vieille comme le monde », dès lors légitimée par la découverte progressive (et toujours en cours) des mécanismes complexes qui orchestrent la régulation de notre mental à partir du contenu de nos entrailles. Après tout, notre activité mentale est liée à des processus biologiques fonctionnels ou dysfonctionnels. Dès lors, les micronutriments contenus dans certains aliments, par leur action diffuse, auraient la capacité soit de protéger, soit de mettre en péril les processus en question.

Dans le domaine de la santé mentale, le phénomène prend une ampleur suffisante pour qu’un journal prestigieux tel que le Lancet y consacre un article de synthèse en 2015. Cet article s’ouvre sur le constat que jusqu’ici, l’approche pharmacologique des troubles mentaux, dont l’anxiété et la dépression sont les plus prévalentes à travers le monde, s’est avérée relativement peu efficace. Non seulement à long terme, mais surtout en matière de prévention de ces troubles. Une raison suffisante pour aller sonder ce qui se passe chez les enfants et adolescents, futures victimes toutes désignées a priori. Cela commencerait alors possiblement dès la vie intra-utérine, où les carences en macronutriments importants - protéines, lipides et glucides (notamment en raison de périodes de famine) - pourraient mener à des troubles du comportement dans la petite enfance. Et cela se poursuivrait à l’adolescence où la malbouffe engendrerait une moins bonne santé mentale. Ces relations sont bien sûr complexes et toujours à l’étude, mais les recherches ont le mérite d’attirer l’attention sur l’importance de l’alimentation, dès le plus jeune âge, et des modes d’intervention non pharmacologiques possibles pour améliorer la santé mentale.