Études masculines : les principaux courants

Naissance d’un champ de recherche

Les premiers travaux sur les hommes sont publiés à partir des années 1970. Ils montrent les questionnements qu’ils éprouvent concernant leur rôle d’homme alors que l’égalité des sexes devient une revendication de plus en plus forte.

Aux États-Unis, Shere Hite, déjà connue pour son étude de l’orgasme féminin, publie un rapport sur la sexualité masculine en 1983. Elle remarque : « Aujourd’hui, beaucoup d’hommes sont inquiets : ils se demandent comment définir leur vie en tant qu’hommes… La majorité d’entre eux se sentent l’objet d’énormes pressions, éprouvent beaucoup de colère et de frustration mais en tiennent d’ordinaire pour cause les femmes, et non pas les valeurs de la société dans laquelle nous vivons. »

En 1975, les sociologues Georges Falconnet et Nadine Lefaucheur décrivent les remises en question masculines et leurs effets : « Les hommes attaqués au niveau de comportements qu’ils considéraient depuis toujours comme “naturellement” masculins, ont deux types principaux de réactions : soit ils se durcissent et se cramponnent à leur personnage dominateur et autoritaire, soit ils admettent, à des degrés divers, le bien-fondé des revendications féminines – ce qui les mène à se sentir coupable d’être des hommes, chargés à ce titre de tous les “péchés” de la masculinité. Dans un cas comme dans l’autre, le malaise est profond. »