L’idée de transformer la nature inquiète ou rebute beaucoup de gens. Pourtant, comme le rappelle la paléobiologiste Beth Shapiro, l’humanité n’a jamais cessé de la modifier, depuis au moins 50 000 ans. Sans parler des loups qui ont été transformés en chihuahuas, un très grand nombre d’espèces animales et végétales ont été modifiées, au point de ne plus ressembler à ce qu’elles étaient avant ces interventions humaines. Par exemple, en termes de goût et d’aspect, il n’y a plus grand-chose à voir entre les carottes ou les bananes sauvages et celles que nous consommons de nos jours. Pendant longtemps, ces transformations se sont faites par sélection artificielle. Le procédé était long et hasardeux ; par manipulation directe du génome des organismes vivants, il est désormais mieux contrôlé et plus efficace. Pourtant, ce procédé fait peur. B. Shapiro reconnaît qu’il faut être prudent avec ces biotechnologies. Mais elle souligne qu’elles peuvent contribuer à apporter des solutions à nombre de problèmes humains et environnementaux. Elles peuvent ainsi permettre de sauver des espèces vouées à l’extinction, de rendre l’agriculture plus efficace, de résoudre des problèmes de pollution, de guérir les maladies, de rendre les animaux plus adaptés à leur milieu de vie, etc.