Partant de l'idée qu'une classe hétérogène est nuisible pour l'apprentissage des élèves, de nombreux établissements scolaires ont mis en place des classes de niveau, c'est-à-dire des regroupements d'élèves en fonction de leur niveau initial.
Cette pratique ne suscite généralement pas de réaction négative de la part des parents, qui pensent que leur enfant progressera mieux au milieu d'élèves de même niveau, que celui-ci soit bon ou faible. Une étude menée par Marie Duru-Bellat et Alain Mingat, chercheurs au CNRS et à l'université de Bourgogne, a conduit à des conclusions nettement différentes. Cette recherche repose sur une large enquête menée dans 212 collèges et auprès de plus de 20000 élèves. Si l'on tient compte des deux critères que sont le niveau moyen de la classe et son homogénéité, on arrive aux effets suivants. Une classe forte et homogène est bénéfique aux enfants qui en font partie. Un élève scolarisé dans une « bonne classe » réalise une progression supérieure de 2 points à celle que réalise un élève de même niveau scolarisé dans une classe faible. En revanche, un élève placé dans une classe homogène et de niveau faible ou moyen ne progresse que faiblement dans son apprentissage. Les classes homogènes faibles constituent ainsi un milieu de scolarisation défavorable quant à l'accès à une classe de 4e générale.