Haut potentiel intellectuel : gare aux mythes !

Pourquoi les HPI fascinent-ils autant les Français ?

Le haut potentiel intellectuel a toujours fait l’objet d’une grande curiosité. Mais ces dernières années, on assiste à un réel emballement médiatique porté notamment par le succès de la série HPI, diffusée sur TF1. En même temps, nombre de légendes se sont répandues, selon lesquelles la plupart des personnes surdouées seraient en souffrance, enclines à des troubles anxieux, hypersensibles ou en difficulté au niveau relationnel. Ces profils existent, mais rien ne permet de les généraliser. L’erreur vient d’un biais de recrutement. Si on se base sur la seule population clinique venant consulter, on trouve forcément plus de situations problématiques, alors qu’en prenant en considération l’ensemble des personnes à haut potentiel, on s’aperçoit que la grande majorité va bien.

Les personnes HPI passent parfois pour hypersensibles et souffriraient aussi plus souvent de troubles anxieux et de troubles des apprentissages. Vrai ou faux ?

L’intelligence est une ressource et donc un facteur protecteur, plutôt qu’un handicap. Sur l’ensemble des personnes qui présentent un QI supérieur à 130, on trouve une prévalence plutôt moindre pour la plupart des troubles. Une étude d’envergure auprès de 500 000 Britanniques âgés de 40 à 69 ans publiée en 2022 montre par exemple que les troubles anxieux sont moins fréquents chez les personnes HPI. Même chose pour les troubles déficitaires de l’attention (TDAH) chez les adultes ou les enfants 1. Pour ce qui est de la sensibilité, même si elle s’avère en moyenne légèrement supérieure chez les personnes surdouées, il n’y a pas davantage d’hypersensibles pour autant. C’est uniquement pour la dépression que les données sont plus incertaines. Il pourrait y avoir un risque légèrement accru dans ce domaine, mais nous ne pouvons l’affirmer formellement.