Jeux interdits ?

Loving Animals. On bestiality, zoophilia and post-human love, Joanna Bourke, Reaktion, 2020, 184 p., 21,99 €.

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En 2005, aux États-Unis, un homme voulut avoir un rapport sexuel avec un étalon, dans le rôle que l’on dit « passif ». Mal lui en prit car, en raison des mensurations avantageuses de l’animal, l’homme en mourut. Cette mésaventure souleva une certaine indignation dans la région. La stupéfaction fut d’autant plus grande qu’on se rendit compte que ce genre de relations sexuelles n’avait rien d’illégal. La loi réprimait bien la maltraitance animale, mais en l’occurrence l’animal n’avait pas été maltraité. Des politiciens s’activèrent donc pour légiférer contre ce genre de pratiques. Leur démarche se heurta toutefois à un problème imprévu, car il fallait pouvoir distinguer ces relations des pratiques d’insémination artificielle courantes dans l’élevage, qui pénètrent dans les parties intimes des femelles. Bien sûr, le motif n’est pas le même, mais pour le prendre en compte il fallait que la loi puisse condamner spécifiquement la recherche du plaisir sexuel avec l’animal.