John Florio alias Shakespeare

John Florio alias Shakespeare, Lamberto Tassinari, Le Bord de l’eau, 2016, 384 p., 24 €.

« Shakespeare n’a jamais existé. Toutes ses pièces ont été écrites par un inconnu qui portait le même nom que lui. » Ce bon mot, dû à Alphonse Allais, moque le soupçon jeté sur l’identité du grand dramaturge anglais. Mais, au fond, cette boutade est-elle méritée ? Car le mystère plane toujours… On dispose de deux portraits de l’homme et on ne sait pas trop comment il devint dramaturge. On ne sait pas précisément quand ses pièces furent écrites, montées et publiées car, à l’époque, il était habituel de signer par un pseudonyme. De plus, l’œuvre appartenait non à son auteur, mais à la compagnie de théâtre qui l’avait achetée. On ignore aussi ce qu’il a fait de sa vie pendant sept ans (1585-1592) et comment il se fit introduire auprès des grands du royaume, condition nécessaire à la réussite sociale qui fut la sienne. Enfin, il a développé dans ses textes un style à la fois érudit et original, qualifié parfois d’étrange, qui fit douter qu’il émane d’un provincial n’ayant pas fréquenté l’université.