L'anorexie, de plus en plus précoce

Phénomène particulièrement préoccupant, l’anorexie gagne du terrain chez les 8-12 ans. Les risques sur la santé sont majeurs. Comment comprendre ce trouble ? Quelle thérapie privilégier ?

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La prévalence des troubles du comportement alimentaire a fortement augmenté au cours des dernières décennies dans les pays occidentaux, et l’âge de survenue est devenu plus précoce. En 2010, la Haute Autorité de santé rapportait un taux de prévalence de 0,9 % chez l’enfant. Les troubles précoces touchent entre 20 % et 30 % de garçons, alors que les troubles postpubères touchent près de 90 % de jeunes filles. En raison de la tendance à la chronicisation de ces troubles et des risques induits sur la santé, il apparaît essentiel de les repérer au plus tôt. De plus, au vu de la quantité de non-recours aux soins (plus de 80 %), et du taux de rechute élevé (environ 50 % chez les adultes et 80 % chez les adolescents après une hospitalisation), l’accompagnement précoce offre un meilleur espoir de rétablissement.

Évitements et obsessions

Les troubles alimentaires prépubères reposent sur des problématiques différentes des troubles qui se déclarent après la puberté, ces derniers étant davantage liés aux modifications pubertaires et aux problématiques adolescentes. Parmi les premiers signes, on repère des plaintes abdominales douloureuses, des nausées, et une forme d’anorexie restrictive, sans crises de boulimie, sans vomissements ni conduites purgatives. On observe parfois une histoire personnelle marquée par des troubles alimentaires datant de la prime enfance (entre 20 et 42 % des cas selon les études). Le trouble est caractérisé par une perte de poids ou une absence de gain de poids en période de croissance.

Marie-France Le Heuzey et Éric Acquaviva, Elsevier/Masson, 2006. Rébecca Shankland, Dunod, 2016.