Depuis le début de la décennie, les expositions dites « immersives » se multiplient dans les musées. Pourquoi ?
Notre société pratique beaucoup l’immersion, bien au-delà des musées. L’art n’est pas le domaine réservé de l’immersif. Les fêtes, les centres commerciaux, les quartiers historiques des villes… se prêtent, aussi bien que les expositions, à la fabrication de ce que j’appelle des « atmosphères » – ce qu’on appelle aujourd’hui des « expériences immersives ». Vous trouverez ce dernier terme un peu partout, et son omniprésence est significative. Un roman, un jeu vidéo, un repas dans un restaurant, un parcours touristique ou une visite dans un magasin peuvent indifféremment se voir qualifier d’« expériences immersives ». Le parcours proposé par l’exposition « Parade » de Guillaume Lebon au Palais de Tokyo n’est pas essentiellement différent de celui que propose un magasin Louis Vuitton, où la décoration intérieure est pensée par un designer star, où tout, couleurs, volumes, éclairages, sonorités, parcours, jusqu’aux odeurs, est savamment organisé pour créer une ambiance.