Le mouvement psychanalytique serait-il entré dans une spirale suicidaire ? À en croire Sébastien Dupont, psychologue clinicien d’orientation analytique lui-même, ses propres défenseurs sont en train de causer sa perte. En effet, la psychanalyse a été plusieurs fois remise en cause ces dernières années.
On se souvient du rapport de l’Inserm dénonçant son manque d’efficacité par rapport aux thérapies cognitives et comportementales. Souvenons-nous aussi de la remise en cause de ses modes de prise en charge proposés aux enfants autistes. À ces critiques, estime le psychologue, la réponse a souvent été soit une défense dogmatique, soit l’attaque vindicative. Pour aller de l’avant, il propose une troisième voie : l’autocritique. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère. S. Dupont dénonce une certaine dérive idéologique, voire sectaire. « Alors que la psychanalyse part d’une démarche révolutionnaire, elle aboutit à des rigidités conservatrices et réactionnaires dans tous les domaines », écrit-il. La psychanalyse n’aurait pas su évoluer avec son temps, comme en témoignent des prises de positions se rapportant à la famille traditionnelle ou à l’encontre du mariage homosexuel.