Recevez-vous dans votre service des enfants ou des adolescents développant des comportements violents à l'école ?
Oui, l'école est un lieu privilégié d'expression du mal-être voire de la souffrance des enfants et des adolescents. Ainsi, nous recevons des enfants et surtout des adolescents qui sont violents à l'école, ce qui inquiète à juste titre l'école mais aussi les parents et le plus souvent les adolescents eux-mêmes. Pour nous l'école est un partenaire privilégié.
Peut-on identifier des pathologies psychologiques plus particulièrement associées à des comportements de violence scolaire ?
Non, il n'y a pas de pathologies psychologiques ou psychiatriques associées à des comportements violents. La violence est une résultante. Souvent, plusieurs facteurs sont associés et contribuent à ce que la violence apparaisse et se perpétue.
? Des facteurs liés aux enfants eux-mêmes : difficultés à trouver sa place, échec scolaire souvent ancien, sentiment de passivité des enfants mais aussi affects dépressifs qui s'expriment par de l'agressivité à l'égard de soi ou de l'autre et, parfois quoique beaucoup plus rarement, des souffrances psychologiques graves et profondes qui n'ont pas été diagnostiquées ou, surtout, prises en charge.
? Des facteurs liés à des dysfonctionnements familiaux ou à une souffrance familiale diffuse que l'enfant ou l'adolescent exprime à l'école, lieu de rencontre entre l'adolescent et d'autres adultes, mais ne concernant pas spécifiquement celle-ci. Ces enfants sont souvent issus de familles en rupture confrontées à des difficultés multiples ? psychologiques, sociales, culturelles, etc. ?, telles que certaines familles migrantes qui se trouvent dans de véritables stratégies de survie.