L'engagement citoyen, un enjeu républicain ? 3 questions à Florence Ihaddadene

Ces dernières décennies, plusieurs dispositifs ont été introduits pour promouvoir la participation des jeunes à des missions d’intérêt général.

1. L’engagement des jeunes apparaît comme un enjeu majeur dans le discours politique et médiatique actuel, quand cela a-t-il commencé ?

Dès la suppression de la conscription en 1997, les gouvernements de tous bords ont cherché un moyen de reconstituer un lieu de brassage socioculturel que prétendait représenter autrefois le service militaire. Cet objectif est réaffirmé au moment de la vague d’attentats de 2015, avec l’idée que le terrorisme serait le fait d’un manque de sentiment national. Parallèlement, on a vu s’affirmer au cours de la présidence de Nicolas Sarkozy un discours médiatique stigmatisant fortement l’inactivité des jeunes en l’associant à la délinquance. Ceci a donné naissance à une série de dispositifs relevant à la fois des politiques de l’emploi, de l’insertion sociale et de l’engagement citoyen mais aussi du militaire : renforcement du service militaire adapté (SMA) destinés aux jeunes d’outre-mer dès 2009, création en 2010 du service civique, et mise en œuvre en 2019 du service national universel (SNU).