« En classe, l’histoire n’a pas plus la cote » titrait récemment le journal Le Monde. Dans les faits, la situation serait un peu différente. D’après Olivier Grenouilleau, inspecteur général de l’Éducation nationale, l’histoire resterait appréciée, mais apparaîtrait comme une discipline difficile d’accès. Si les élèves aiment écouter des histoires, ils rechignent à apprendre et à rédiger. Pourtant, les rendre actifs dans le processus d’apprentissage est indispensable si l’on considère que l’histoire est autant une culture qu’une capacité à historiciser le monde environnant.
Autre idée discutée, le niveau baisserait. Évaluées à six ans d’intervalle, en 2006 et en 2012, les performances des élèves de troisième en histoire-géographie et éducation civique se seraient « sensiblement » dégradées. Pourtant, quelle conclusion tirer de cette étude de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) qui porte seulement sur deux échantillons ? Publiée au moment des examens, elle a surtout contribué à nourrir un certain déclinisme sans parvenir à mettre en évidence des facteurs décisifs de cette régression.
Réécrire les programmes ?
Le paradoxe est que le niveau des programmes, lui, ne baisse pas ; au contraire même, ceux-ci apparaissent de plus en plus ambitieux. Ainsi, certaines questions du programme de terminale se rapprocheraient davantage de ce que l’on attendrait dans le supérieur (comme celle portant sur « Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875 »). Des allégements ont d’ailleurs été décidés pour le programme de première un an après leur mise en place, tandis que l’on a attendu tout l’été une décision équivalente pour les programmes de troisième et de terminale. Le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon hésitait. Réduire les programmes aurait pu être mal perçu par l’opinion publique, qui aurait pu voir là un signe confirmant la baisse du niveau. C’est donc seulement fin août que les enseignants ont appris que ces programmes allaient être allégés. On pourra discuter le choix des parties supprimées, mais en l’absence de consensus, l’important était surtout de donner plus de temps pour expliquer aux élèves des questions qui restent complexes.