Gilbert Simondon est issu d’un curieux mariage entre la philosophie de Maurice Merleau-Ponty et des catalogues des armes et cycles de Saint-Étienne.
De M. Merleau-Ponty (à qui il dédicace l’individuation et sa genèse physico-chimique), il retient la notion de « forme », qui joue un rôle central dans sa pensée. Cette notion trouve un ancrage dans la pensée antique (notamment chez Platon et Aristote) qui cherche à articuler les formes générales (le cheval, l’être humain, l’arbre) et leur existence toujours individuelle et différente. Cette question débattue pendant des siècles prend un tournant nouveau au début du XXe siècle avec la « théorie de la forme », sans laquelle on ne peut comprendre l’œuvre de M. Merleau-Ponty, ni celle de G. Simondon. Ces formes ce sont des schémas qui structurent les objets (le soleil, la lune, la terre, la boule de neige, les cristaux de neige, les squelettes des mammifères et les coquilles d’escargots). Toutes un peu différentes mais bâties sur un même schéma. La forme renvoi aussi aux schèmes de pensée qui permettent de penser le réel.