Le crime contre l’humanité n’a été défini qu’en 1945. La question est donc bien plus récente que la colonisation. La poser revient à appliquer une catégorie juridique à des événements passés, à avoir une lecture délibérément anachronique de l’histoire, à s’inscrire dans un agenda essentiellement politique. Les historiens n’ont pas pour tâche de qualifier juridiquement l’histoire. Cependant, quand des actions en justice peuvent encore être menées (le crime contre l’humanité est imprescriptible), la question peut leur être posée. Il leur revient alors d’éclairer ceux qui sont amenés à produire ce jugement, car ce qui distingue le crime contre l’humanité est le fait d’avoir été commis « dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre toute population civile ». Il peut s’agir, par exemple, de meurtres ; ce n’est pas la nature du crime lui-même qui fait le crime contre l’humanité, mais son contexte politique ou militaire d’exécution.
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Les grands mythes de l'histoire de France
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