La neurothéologie
Au début des années 1990, Andrew Newberg, de l’université de Pennsylvanie, a eu l’idée d’observer au scanner le cerveau de personnes en train de pratiquer la méditation transcendantale. L’imagerie cérébrale montre alors que l’état de dépassement de soi et d’extase mystique est associé à une chute d’activité d’une zone précise du cortex pariétal. Or cette aire cérébrale est justement l’aire associative responsable de l’orientation dans l’espace et de la position par rapport à l’environnement.
L’inhibition de cette zone entraînerait donc une sorte de sentiment d’indifférenciation entre le soi et le non-soi. D’où l’idée que l’on avait trouvé « l’aire cérébrale de la religion ». Ce qui est tout même un peu court, car la religion ne se résume pas à l’expérience extatique de quelques mystiques en méditation.
La neurophilosophie
En philosophie de l’esprit, le label « neurophilosophie » est représenté par le couple de philosophes Patricia et Paul M. Churchland. Tous deux sont les théoriciens d’un « matérialisme éliminativiste » : une forme de réductionnisme radical qui consiste à vouloir rapporter tous les phénomènes mentaux à des processus neurologiques. Il serait donc possible, selon cette approche, de bâtir une théorie du psychisme uniquement sur la base des découvertes en neurologie. P. M. Churchland a donc contesté nettement les thèses de Jerry Fodor et l’idée d’un niveau « représentationnel » de la pensée.