La liberté

« La liberté est un mot qui chante plus qu'il ne parle » disait Paul Valéry. Elle résonne d'abord comme un appel à l'émancipation, à l'évasion, à la lutte contre les entraves. De fait, elle est une valeur centrale de l'Occident et le mot d'ordre de tous ceux qui luttent contre l'oppression.

Mais dès lors qu'il quitte son sens premier - celui de libération - quel sens donner à la liberté ?

- Pour le philosophe, l'idée du libre arbitre - sujet affranchi de toute détermination - n'a plus guère de sens ; l'idée d'indépendance, absence de contrainte, est insuffisante. L'authentique liberté est synonyme d'autonomie : elle consiste à suivre sa propre norme.

- Pour le sociologue, il n'est pas de liberté absolue, mais non plus de déterminisme implacable. La liberté connaît des « degrés » ; elle côtoie, affronte les contraintes qui pèse sur l'action humaine.

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- Pour le juriste, la preuve de la liberté tient justement au fait qu'on doit lui imposer des borne, et que ces limites sont difficiles à cerner, lorsqu'il s'agit de la recherche par exemple.

- Pour le psychologue - qui doute parfois qu'il puisse exister une action véritablement libre - le sentiment de liberté reste peut-être une illusion nécessaire à l'engagement.

Ce dossier se propose d'explorer, dans une perspective pluridisciplinaire, les enjeux et les limites de la liberté aujourd'hui.