Historiographie

La marche sur Rome, un mythe fasciste

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Du 28 au 30 octobre 1922, Benito Mussolini et ses chemises noires marchent sur Rome et s’emparent du pouvoir. C’est l’histoire qu’on a longtemps apprise à l’école. Ces deux dernières décennies, un renouveau historiographique et l’ouverture de nouvelles archives ont permis de démanteler ce récit qui relève davantage du mythe que de la réalité.

En premier lieu, explique l’historien Didier Musiedlak dans un article récent, les meneurs du parti fasciste n’ont jamais pensé la marche sur Rome comme un coup d’État, mais comme une démonstration de force destinée à impressionner le gouvernement. L’armée italienne avait de toute manière largement les moyens d’écraser 26 000 hommes sous-équipés et sous-alimentés. À cette date, le parti fasciste demeure fragile, peu discipliné et mal dirigé. Il profite de la déliquescence des institutions italiennes et du chaos engendré par les squadristes, ces milices autonomes qui pratiquent le terrorisme local et violentent les mouvements de gauche.