Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la prise d’otages figure dans la liste des crimes de guerre et, plus généralement, des atteintes graves aux droits humains. La montée en force de ces pratiques par des organisations politiques armées ou des pays voyous représente aujourd’hui un marché face auquel les États, lorsqu’ils sont visés, sont confrontés à un dilemme : négocier la libération de leurs citoyens ou refuser tout dialogue, au risque de les abandonner à leur sort ? Ces deux options donnent lieu à d’intenses réflexions, voire à des doctrines, qu’Étienne Dignat, enseignant en éthique de la guerre, qualifie pour l’une de « solidaire » et pour l’autre de « sacrificielle ». Il est notoire que certains pays, comme les États-Unis et le Royaume Uni, sont ouvertement « sacrificiels », alors que la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, sauf exception, négocient et finissent par payer la libération de leurs otages.
La politique des otages
La Rançon de la terreur. Gouverner le marché des otages, Étienne Dignat, Puf, 2023, 448 p., 23 €.