La pornographie influence-t-elle nos pratiques ?

Le marché de la pornographie a pris de l’ampleur et s’est banalisé. Les codes du X ont-ils pour autant pénétré les chambres à coucher ?

La pornographie, c’est d’abord un gigantesque marché : à travers ses divers canaux de diffusion (films, magazines, sites Web, réseaux téléphoniques), l’industrie du « porno » drainerait environ 50 milliards d’euros par an dans le monde, dont 1,5 milliard en France  1. Plus de 11 000 films sont réalisés chaque année aux États-Unis, pays qui concentre plus de 90 % de la production mondiale. Si ces chiffres occultent les conditions de travail réelles dans le secteur, ils témoignent en tout cas d’un succès qui ne faiblit pas depuis les années 1970.

À côté du porno professionnel, le X amateur a explosé, alimentant la production d’images aisément accessibles en ligne. Un marché auquel Internet a donné un nouveau souffle depuis les années 2000 : chaque seconde, plus de 25 000 Internautes visionnent des images pornographiques dans le monde. À tel point qu’en 2013, une enquête d’un institut de sondages questionnait l’existence d’une « génération You Porn » 2, s’appuyant sur la part d’adolescents et de jeunes adultes ayant déjà visionné du porno. Car, si 60 % des Français ont déjà surfé sur un site X, cette proportion monte à 75 % chez les jeunes de moins de 25 ans.