Le pragmatisme. Une philosophie venue d'Amérique

« Les idées ne sont pas vraies ou fausses. Elles sont ou non utiles. » Telle est la thèse centrale que défend William James (1842-1910), dans une brochure datée de 1907, titrée tout simplement Le Pragmatisme, et qui fera grand bruit. 

Dans ce texte, William James, psychologue et philosophe, professeur à Harvard, présente une vision très darwinienne de la connaissance. Nos idées sont des outils mentaux créés par le cerveau dans le but de résoudre des problèmes. Tant qu'elles sont adaptées, c'est-à-dire adéquates à un usage donné, on les conserve et on les croit vraies. Si, dans un nouvel environnement, elles deviennent inadaptées, alors on les déclare fausses. Il faut récuser l'idée d'une vérité pure et absolue. Toutes nos idées ne sont que des croyances plus ou moins fonctionnelles et relatives à l'efficacité de l'action.

Cette philosophie dite pragmatique, William James l'a acquise au contact de Charles S. Peirce (1839-1914), le véritable père de la doctrine. Les deux hommes s'étaient rencontrés dans les années 1870 à Cambridge (Massachusetts) au sein d'un petit club de savants, le Club métaphysique, qui se réunissait pour débattre de sciences et de philosophie. C'est dans ce creuset que les idées du pragmatisme avaient émergé.