Le sport est-il bon pour la santé ? Répondre d'emblée par l'affirmative est évident pour un Occidental à qui le corps médical répète depuis quelques décennies que sport et santé vont de concert. Dès l'Antiquité, on a pris conscience du rôle bénéfique d'une activité physique régulière. Mais ce n'est que récemment que l'on a pu mesurer les liens étroits qui unissent sport et santé. Des études ont ainsi montré que le risque de décès précoce est de 1,2 à 2 fois plus important chez les sédentaires que chez les sujets actifs 1. De même, il a été mis en évidence que l'activité physique diminue la mortalité globale avec une mention spéciale pour les maladies cardiovasculaires, mais aussi les cancers 2.
Dès lors s'est opérée une prise de conscience de la responsabilité individuelle dans la préservation de la santé, la maladie étant de plus en plus perçue comme liée à un mode de vie nocif. Cette prise de conscience a coïncidé avec d'autres évolutions sociales notables. D'une part, l'invention d'une société de loisirs, marquée par l'augmentation du temps libre 3, d'autre part, le culte du corps et particulièrement le souci de la minceur (tant chez les hommes que chez les femmes). Tous ces phénomènes allaient se conjuguer pour renforcer les rapports entre sport, corps et santé. Pour « se sentir bien dans sa peau », il faut donc prendre soin de son corps, mener une vie saine à travers l'expérience d'un sport. De fait, la pratique sportive, qu'elle soit stimulée par des motivations esthétique (sculpter son corps), ludique (rechercher du plaisir) ou médicale (rester en bonne santé), allait connaître une évolution considérable, renforcée par le papy-boom et le développement du sport féminin.
Une pratique de masse
Le sport de loisir a connu un essor considérable : jogging, gymnastique, piscine, vélo d'appartement, ski, musculation, randonnée, sans motivation de compétition mais uniquement de loisir et d'hygiène corporelle. A cela, il faut ajouter le sport de masse, plus intensif, qui regroupe tous les pratiquants ayant une licence dans une fédération (football, rugby, cyclisme, tennis...) et enfin le sport de haut niveau. Au total, l'expansion de la pratique sportive se traduit nettement dans les chiffres : en France, en 2003, 34 millions de personnes ont pratiqué au moins une activité sportive de façon régulière ou occasionnelle, et 15 millions de licences ont été délivrées par 114 fédérations agréées. On notera également le poids des fédérations multisports, en particulier celles de sport scolaire.