La question du végétarisme n’est pas nouvelle. Comme nous le raconte l’historienne Valérie Chansigaud, dès l’Antiquité, des penseurs, philosophes, théologiens, poètes, savants et simples citoyens ont refusé de manger des animaux. Cette abstinence a pu être motivée par des raisons religieuses, sanitaires ou éthiques. Elle a, la plupart du temps, dérangé les consommateurs de viande ; d’où, en réaction, les moqueries auxquelles ont toujours été soumis les végétariens. En même temps, la consommation de viande est rarement allée de soi pour l’ensemble des sociétés, comme en témoigne le grand nombre des règles et interdits la concernant. Notre époque se caractérise toutefois davantage par l’augmentation de sa consommation que par le développement du végétarisme. Il faut dire que c’est au prix d’une invisibilisation des processus d’élevage et de mise à mort des animaux. Bien qu’omniprésente dans notre alimentation, la viande n’est donc pas encore un aliment anodin.