Les autocraties en pointe de la contestation

Une étude internationale révèle que les mouvements de protestation sont en forte hausse dans les régimes autoritaires.

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Manifestations, rassemblements, grèves, émeutes… : quatre chercheurs des universités de Harvard, Oxford et Munich ont mené une analyse statistique d’environ 1,2 million de protestations survenues dans 218 pays entre 1980 et 2020. Selon eux, la fréquence de ce type d’événements a évolué différemment dans le temps selon le type de régime politique.

Pour le déterminer, les auteurs ont divisé les pays en deux catégories selon leur « score démocratique », sur une échelle allant de - 10 à 10 : d’un côté, les autocraties et les démocraties dites faibles, qui ont un score inférieur à 7 ; de l’autre, les démocraties dites matures, qui ont un score compris entre 7 et 10. Dans ces dernières, la fréquence des protestations est aujourd’hui inférieure à celle de 1980. Dans les autocraties comme dans les démocraties dites « faibles », elle a au contraire augmenté sur le long terme au point que, depuis le milieu des années 2000, le niveau de protestation de ces dernières est systématiquement plus fort que celui des démocraties. Des autocraties comme le Bahreïn ou la Tunisie affichent ainsi une fréquence de protestations nettement supérieure à la moyenne. Des pays ayant connu un passage plus ou moins long par la case « démocratie faible » comme le Népal ou le Venezuela aussi.