Les grandes familles des psychothérapies

Entre 5 et 11 % des Français entameraient une psychothérapie au cours de leur vie. Il existerait près de 400 méthodes de prise en charge différentes, et de nouvelles apparaissent chaque année. Mais on peut les regrouper par familles.

Les thérapies d’inspiration psychanalytique

La psychanalyse, élaborée par Sigmund Freud à partir de la fin du 19e siècle, est une méthode d’investigation de l’inconscient qui implique de la part du patient un travail d’introspection. Il doit évoquer le plus spontanément possible les idées qui lui traversent l’esprit et les émotions qui s’y rattachent. Le thérapeute va alors interpréter ces différents éléments et tenter d’établir des liens avec l’histoire personnelle du patient. Les psychanalystes sont de plus en plus réticents à considérer l’analyse comme une thérapie : elle vise plutôt une transformation en profondeur du sujet, à défaut de sa « guérison ». Dans sa forme pure, la cure psychanalytique, le patient est allongé sur un divan. Le thérapeute se place derrière pour rester dans une position la plus neutre possible. La psychanalyse s’étend en général sur plusieurs années au rythme d’une à trois séances par semaine. Mais il existe également une autre forme de prise en charge, la psychothérapie psychanalytique. Ici, le patient et le thérapeute se retrouvent en face-à-face. Les séances sont moins fréquentes et la durée de la thérapie plus courte. Elle vise surtout la réduction des symptômes et l’amélioration du quotidien du patient. Il y a en France actuellement environ 5 000 psychanalystes issus d’écoles différentes : celles de Sigmund Freud, Carl Gustav Jung, Alfred Adler, Jacques Lacan ou Melanie Klein pour n’en citer que les plus connues. La psychanalyse reste toujours la référence principale des thérapeutes français, même si elle semble en perte de vitesse ces dernières années.

 

Les thérapies cognitives et comportementales (TCC)

Elles se sont développées à partir des années 1950-1960. Elles s’intéressent plus particulièrement aux processus de pensée (les cognitions) et aux comportements inadaptés à l’origine des difficultés. Pour les thérapeutes comportementaux, les comportements problématiques ont été appris tels quels, souvent dans l’enfance. On peut les modifier en apprenant d’autres comportements mieux adaptés. Les thérapies cognitives, quant à elles, s’intéressent aux processus de pensée. Leur objectif : identifier, puis modifier les pensées inadaptées. Les TCC sont des thérapies brèves qui peuvent se limiter à un traitement de quelques semaines ou quelques mois. Elles sont orientées vers des objectifs définis au départ et se veulent pragmatiques et interactives. Le thérapeute peut, par exemple, demander au patient de faire des exercices entre les séances. Le bon déroulement de la prise en charge est évalué à échelles régulières à travers des tests. De nombreuses études scientifiques ont tenté d’évaluer leur efficacité. D’après celles-ci, il semblerait que les TCC se montreraient le plus efficaces pour le traitement des troubles anxieux (phobies sociales, trouble panique, stress posttraumatique, troubles obsessionnels compulsifs), les troubles du sommeil, les troubles alimentaires ou les dépressions. Le nombre de thérapeutes TCC en France est en augmentation ces dernières années.