Les bandes
L’union fait la force !
Avec son Club des cinq, Enid Blyton invente un modèle toujours d’actualité, que l’on retrouve dans nombre de séries contemporaines. Ce schéma narratif permet de jouer sur la complémentarité des personnages, et aussi de les émanciper des adultes. À eux seuls, par leurs talents mêlés, les enfants savent se tirer de toutes les embûches. Dans les albums suédois contemporains, la solidarité du groupe prend une tournure plus frondeuse. Ainsi, dans Le Repaire d’Emma Adbåge (Cambourakis), des enfants d’une école sont déterminés à jouer dans des espaces qui leur sont interdits ; la force de leur union leur permet de renverser l’autorité des adultes. Et dans Ceux qui décident (Versant sud), de sa sœur Lisen Adbåge, c’est uniquement par la cohérence et la solidarité de la bande de ceux qui subissent, qu’une situation de harcèlement prend un tour inattendu et réjouissant. Blocs amicaux émancipés, les bandes n’en finissent pas de nourrir des scénarios à hauteur d’enfants ou d’adolescents.