Les mots de la désinformation

Désinformation

Selon l’historien et stratégiste français François Géré, la désinformation est « une action occulte de nature hostile, qui vise à provoquer l’impuissance ou l’affaiblissement de l’adversaire par le brouillage de son information et la désorientation de ses capacités de décision » (Dictionnaire de la désinformation, 2011). La désinformation vise à fausser le jugement d’autrui, à l’égarer dans sa décision ou son action. Elle crée un leurre pour biaiser la compréhension d’une situation. Elle implique une volonté de nuire à une personne ou à un groupe de personnes qui en est la cible.

Piège à clics

Contenu numérique qui s’appuie sur le sensationnel et s’avère souvent faux. Il est uniquement destiné à attirer du public, à susciter du trafic sur un site Internet ou un profil sur les réseaux sociaux.

Propagande

En 1928, le publicitaire austro-américain Edward Bernays (aujourd’hui considéré comme le père de la propagande moderne) définit la propagande comme un « effort organisé pour propager une croyance ou une doctrine particulière » (Propaganda, 1928). Contrairement à la désinformation dont l’action est ponctuelle, la propagande vise à obtenir l’adhésion durable à des théories, des doctrines ou des visions du monde. Selon l’historien David Colon (Propagande, la manipulation des masses dans le monde contemporain, Champs Histoire, 2021), la propagande est née avec la démocratie et l’essor des médias de masse, notamment la radio : ceux qui veulent diriger doivent alors convaincre l’opinion publique que leurs conceptions du monde sont les meilleures. Les régimes totalitaires du 20e siècle l’ont poussée à son paroxysme, en développant la censure des faits susceptibles d’affaiblir les dirigeants. Dans les années 1970, le terme « propagande » a pris un aspect négatif, au point que partis politiques et syndicats préfèrent maintenant parler de communication.