En 1985, le plan « Informatique pour tous » lancé à grand bruit dans les écoles avait fait un flop magistral. Matériel non adapté et vite périmé, manque de formation des enseignants que l'on accusait de résister à cette intrusion souvent considérée comme utopique et trop futuriste. La volonté politique n'avait pas suffi. Aujourd'hui, ce sont les acteurs du système éducatif (élèves et enseignants) qui en réclament l'usage, largement encouragés par les directives gouvernementales : « Préparer l'entrée de la France dans la société de l'information », tel est le programme d'action lancé par Lionel Jospin en janvier 1998.
Dès la rentrée scolaire 1997, Claude Allègre lançait un plan prévoyant l'équipement général des établissements scolaires de la maternelle à l'Université.
La Direction de la programmation et du développement (DPD), organisme du ministère chargé des évaluations du système éducatif, publie ce printemps un vaste bilan sur l'usage des TICE (technologies d'information et de communication dans l'enseignement) 1.
Des équipements encore disparates
A la lecture des statistiques, on est frappé par la rapidité des progressions : partis d'un niveau proche de zéro en 1996, équipements et connexions se multiplient. Ainsi, entre mai 1997 et janvier 2000, le nombre moyen d'élèves par ordinateur est passé de 100 élèves à 25 dans les écoles primaires, de 26 à 15 dans les collèges, et de 12 à 7 dans les lycées.
Ces chiffres globaux ne rendent certes pas compte des disparités de toutes sortes qui subsistent entre les établissements et les académies. On constate cependant, explique Clara Danon, de la direction de la technologie au ministère de l'Education nationale, une « augmentation constante, en nombre et en qualité, du parc des micro-ordinateurs, et surtout des raccordements au réseau Internet ». Les plans académiques triennaux permettent de renouveler progressivement le matériel obsolète, et les collectivités locales sont elles aussi très actives, en particulier dans l'installation des réseaux internes des établissements.