Les penseurs de la liberté

Le débat sur le libre arbitre

La question de l'existence du « libre arbitre » chez l'être humain a fait l'objet d'un long débat où se sont exprimés philosophes et théologiens du xive au xviie siècle.

Thomas d'Aquin (1225-1274) estime que les animaux agissent par instinct, l'être humain d'après un jugement. Ce dernier possède le libre arbitre, sinon il ne pourrait se conformer aux préceptes énoncés par Dieu.

Erasme (vers 1469-1536) et Luther (1483-1546) se sont fortement opposés sur ce thème. Selon Erasme, l'homme est doté du libre arbitre, qui est « la force de la volonté humaine, grâce à laquelle l'homme peut s'attacher aux choses qui conduisent au salut éternel, ou s'en détourner ». Luther, au contraire, considère que « le libre arbitre n'appartient qu'à Dieu ».

Descartes (1596-1650) réconcilie la toute puissance divine et la liberté humaine : l'homme dispose d'une liberté infinie par laquelle il porte « l'image et la ressemblance de Dieu ». C'est du bon usage du libre arbitre « que vient le plus grand et le plus solide contentement de la vie. »

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Spinoza (1632-1677) rejette l'idée de libre arbitre. Il estime que « la volonté ne peut être appelée cause libre, mais seulement cause nécessaire », c'est-à-dire qu'elle nécessite une cause. En fait, selon Spinoza, « les hommes se trompent en ce qu'ils pensent être libres », parce qu'ils ignorent les causes qui les poussent à agir.

E. Kant, la liberté comme autonomie

E. Kant (1724-1804) a surtout insisté sur la notion d'autonomie, en tant qu'aptitude humaine à respecter des principes moraux dictés par la raison et la volonté personnelle. Le respect de la loi morale est donc le signe par excellence de l'existence de la liberté humaine.