Les petites tricheries des lycéens

Copier, pomper, plagier, tricher… Autant de termes pour une pratique somme toute assez commune chez les lycéens. Et pour comprendre la triche scolaire, quoi de mieux que de donner la parole aux principaux intéressés ? Ce faisant, une recherche récente montre tout d’abord que les élèves concernés minimisent l’impact de leurs actes. En effet, prétextant qu’il s’agit d’une pratique répandue, ces derniers affirment « ne faire de mal à personne » et hiérarchisent nettement la gravité des pratiques entre « juste souffler une petite réponse » ou « venir avec tout son cours sur une feuille de pompe ». Si la tricherie est liée pour certains au goût du risque, pour d’autres, elle est un moyen de limiter le travail à fournir en dehors de l’école et le temps qu’ils doivent y consacrer. Mais la raison la plus évoquée est la recherche de bonnes notes. D’ailleurs, l’une des ruses utilisées par ceux qui veulent assurer une moyenne jugée suffisante est de ne pas assister aux devoirs surveillés qui pourraient faire baisser cette moyenne. Plus globalement, la triche apparaît aussi comme un moyen efficace de socialisation, pour s’intégrer au groupe des pairs. Au niveau individuel d’une part, pour ne pas se sentir inférieur aux autres, et au niveau du groupe d’autre part, pour s’attirer une certaine forme de sympathie de la part des autres élèves.

On aimerait connaître la proportion de tricheurs, leurs caractéristiques et leurs stratégies, mais la question majeure reste de savoir comment désamorcer le phénomène… En révisant les conditions d’évaluation par exemple ?

 

Quentin Magogeat, « Approche compréhensive de la tricherie en milieu scolaire : la parole aux lycéens tricheurs », Recherches en éducation, n° 24, janvier 2016.

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