Comment l’empathie se développe-t-elle ?
L’empathie pour autrui se construit en trois étapes. L’empathie affective apparaît en premier vers l’âge d’1 an. C’est la capacité d’identifier les émotions d’autrui, notamment à travers ses mimiques. Par exemple : « Je vois que tu souris, donc tu es content. » Vient ensuite vers l’âge de 4 ans et demi la compréhension que l’autre a une vie mentale différente de la sienne. « Je vois que tu es content et je comprends pourquoi. » C’est la capacité à se mettre intellectuellement à la place de l’autre ou l’empathie cognitive. Ce processus aboutit enfin entre 8 et 12 ans à ce que Martin Hoffman appelle l’empathie mature, la capacité à se mettre émotionnellement à la place de l’autre. « À ta place, je serais content aussi. » Dans cette forme d’empathie complète, les composantes affectives et cognitives s’associent. Les images cérébrales révèlent alors de nombreuses connexions entre les régions postérieures, siège des émotions, et les aires frontales où opère l’empathie cognitive.
Pourquoi n’avons-nous pas tous la même capacité d’empathie ?
Il y a tout d’abord une composante innée. Les femmes ont une empathie supérieure aux hommes, probablement liée au fait qu’elles portent les bébés, l’empathie étant une condition de survie pour eux. Puis l’éducation intervient. Plus un enfant bénéficie d’empathie de la part de ses adultes de référence, plus il développe sa capacité d’empathie, qu’il s’agisse de l’empathie pour autrui ou pour soi-même. Inversement, certains aspects de l’éducation peuvent nuire au développement de l’empathie. Le manque d’interactions précoces ou encore la maltraitance affectent l’empathie émotionnelle. Une éducation trop autoritaire dans laquelle un seul point de vue est valorisé menace l’empathie cognitive. Pour ces enfants, il devient ensuite très difficile de se rendre sensible aux points de vue des autres.